May
May.
Tu joues, insouciante et rieuse.
Tu rêves sans malice.
Quelques coquillages nacrés et une boîte de fer blanc
Sont tes seuls et inestimables trésors.
Ta copine Ragdoll aux yeux de bouton de culotte,
Confidente patiente, à tes cotés,
Le soleil, encore aujourd’hui, fait briller ta peau dorée.
Tes cheveux collent un peu sur ta nuque d’enfant.
Ces cheveux, bruns, raides et fins, toujours en mouvement.
Le vent calme les fait danser, une danse joyeuse, et souple.
Ton rire cristallin, est fort pour ta petite taille, de fillette.
Ton dos est un peu maigre, tes jambes un peu longues.
Tes pieds s’enfoncent doucement dans le sable à la plage.
Quelques oiseaux, inconnus, criards et colorés, s’agitent
Inoffensifs, dans les arbres voisins.
Assise sagement, sur un carré de tissus multicolore et délavé,
Quelle richesse merveilleuse marchandes tu ?
À cet imaginaire pirate venu d’îles lointaines ?
Quelle princesse as-tu remplacé dans ce terrible combat !
Contre le dragon (un peu gentil quand même).
As-tu faim ? As-tu soif ? Non. Tes pensées sont lointaines, rêveuses
La bas, à l’ombre… des cabanes de planches au toit de palme, une musique
Faible, lointaine et lancinante te fait hocher la tête et danser tes cheveux
Longs et brillants, encore et encore.
Ta main agile et gracieuse, dans un geste précis, déplace une écorce
De fruit séché - potion magique sûrement -
En échange d’un collier invisible de pierres enchantées et scintillantes.
Il fait un peu chaud, humide…
C’est décembre 2004 le 26 je crois, sur la plage de Phuket …
De dos à la mer,
Tu ne l’as pas vu se retirer au loin, trop loin.
Et revenir, énorme, tueuse sans âme,
Pour t’emporter, t’emporter sans raison
Je ne t’oublierais pas.
Princesse de la plage.
JP.M
Février 2008.