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jpmineur
18 février 2009

Ecume.

Écume

Juste un pied, Hou-la ! … 10°, 11° pas plus.

L’autre. Peut être 12°, guère mieux.

Retrousser, un peu plus, les jambes du vieux treillis,

Vieillis, usé, trop de lavage, trop de soleil,

Les rares poils sur les mollets virevoltent doucement

À la brise légère.

En quelques instants seulement la peau immergée, rosie

Et blanchie sur les cotés semble insensible au va et vient,

Doux clapotis, frais, vivant, éternel 

De la Méditerranée.

13° à tout casser…

La cigarette, roulée se consume entre ses doigts ridés et jaunis

Ils ont tant serré, tant travaillé, tant caressé.

Bien inutiles maintenant…

Allez 13°, c’est mon dernier mot Jean Pierre …

13° degrés dans l’eau, c’est bien pour février.

La plage est vide, quelques mouettes, blanches et argentées,

Tournent sans bouger, à l’affût, d’un maigre poisson.

Assis, calé à un rocher, de l’épi artificiel, protecteur de tempête,

Terrain d’aventure de jeunes téméraires insouciants estivaux.

Aujourd’hui déserté.

Il sourit - un reflex - à la mer.

Le cœur n’y est pas, des souvenirs reviennent, chargés d’odeurs suaves,

De saveurs douces, d’images de beauté, de jeunesse passée, de blondeur enivrante.

Le temps s’est arrêté.

Allez encore une petite… Une main contre le faible vent,

Le briquet dans l’autre, la flamme monte au ciel,

Légère aspiration, la fumée dépose au palais

L’amertume coutumière du tabac blond et chaud.

Le regard vague, presque vide, posé sur l’horizon

S’accroche par instant au sommet d’une vaguelette

Pour chercher une réponse aux questions non posées ?

Le bruit du ressac, faible, répété sans cesse

Comme un message venu de temps immémoriaux,

Hypnotise peu à peu. Repos de la mémoire…

Un chien noir, vagabond, passe au loin, sur la plage.

Le ciel est bleu, argenté, absent de nuage, immobile, léger.

Il se souvient des années de labeur.

Des blessures, des souffrances Annie, Lydia, Moon.

Par amour, pour chérir celle qui n’est plus là

Pour entendre son rire, sentir sa chevelure.

Maintenant il pleure, sans haine, sans colère.

Sans désir, sans avenir.

En contemplant l’écume.

Au sommet de la vague.

JP.M

Février 2008. Palavas les flots.

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